mercredi 28 avril 2010

Back street

Dans les années 90 il y avait un groupe qui s'appelait les Backstreet boys. Mais depuis fort longtemps existent celles qu'on appelle depuis près d'un siècle les backstreet girls (surnom tiré du roman de Fannie Hurst).

Je voudrais rendre hommage en quelques mots, quitte à choquer les pudibonds, à toutes ces femmes qui passent après. Après l'autre femme, la légitime.
Celle sur qui la foudre est tombée sans crier gare, qui auraient voulu prendre leurs jambes à leur cou mais en ont été empêchées par un cupidon facétieux.
Les backstreet girls se doivent de ne surtout rien demander, et ne connaîtront jamais que l'amour en lieu clos. Elles écouteront l'homme se confier à elles, elles le soutiendront envers et contre tout. Elles l'aideront à supporter sa vie, sans oser espérer qu'un jour il pourrait être tout à elles.
Jusqu'au moment où, comme un miracle, elles trouveront la force de dire "non, çà suffit, je m'en vais. Je rêve d'autre chose", elles plieront bagage sans un regard en arrière et chercheront enfin la route de la légitimité.

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9 commentaires:

patriarch a dit…

Et ça arrive qu'elles se casent et parfois même très bien et sont heureuses !!

charles a dit…

je ne connaissais pas ce terme, mais je comprends le légitime désespoir de ces femmes de l'ombre, trop souvent abusées de longues années par des promesses...

Sophie a dit…

c'est très beau, merci de partager cela avec nous

pakita a dit…

bel hommage :-)
En ce qui me concerne, et ce, pendant quelques années, j'ai été l'autre... la femme légitime qu'on a menée en bateaux, à qui on a mentit...
Difficile donc de me joindre à cet hommage, non par pudibonderie ! ni même finalement par rancoeur.
Juste, parce que forcément, je pense aux autres, comme moi, qui se tape le mari volage, pour la bouffe, les gosses, le ménage... tout ce qui n'est pas reluisant, tout ce qui use... et qui laisse à l'autre le rire, le plaisir, l'envie, le désir... le beau quoi !

rhô... pour mon premier message chez toi, voilà que je fais la morale... pff

Bonne journée !

a dit…

Dans cette histoire il ne faut pas oublier qu'il y a deux femmes trompées, deux femmes profondément malheureuses. Et non une seule...la maîtresse a toujours tendance à penser que c'est elle qui est aimée, que la "légitime" (on sent la petite pointe méprisante dans le terme) n'est conservée qu'aux yeux de la société pour rendre gorge à la sacro-sainte morale. C'est bien faire fi de la lâcheté de ces hommes qui prennent TOUT, et de l'une et de l'autre, sous prétexte d'amour "tu es la seule" "l'autre ne compte pas" "je reste avec elle juste pour les gosses" et patati et patata. Mensonges.

Tiens un petit poème qui résume bien l'état d'esprit des "back streets" qui oscille entre désespoir et certitude absolue et pathétique d'être la "favorite".

"Il fait beau à en mourir
et hier tu as pris les train
un train de nuit
bien tranquille
qui t'a posé ce matin
dans une gare de province
où t'attendent deux enfants
et cette gentille femme leur mère
qui t'accueille en souriant
Ce sont des mains dans les tiennes
mille baisers près des cheveux
au fond est-ce bien la peine
que le ciel soit tellement bleu
lorsqu'on porte en soi-même
la joie des fins de semaines?
Il fait beau à en mourir
la pendule fait du bruit
c'est drôle d'être à Paris
quand les autres sont partis
par la fenêtre du ciel
découpe dans un grand carré bleu
et c'est fou ce que tes roses
au pied de mon lit font joli.

Madeleine Chapsal


On a plus envie de la plaindre cette femme, elle veut triompher sur "l'autre" dans les derniers vers, parce qu'à elle, "il" offre des roses. Elle devrait se demander si c'est son salaire pour être le passe-temps de Monsieur...

lolabebop a dit…

@Patriarch: oui, et fort heureusement!!!

@Charles: Certaines peuvent vivre cette situation sereinement, ilo y a autant de cas de fugures que d'histoires personnelles, mùais il est vrai que pour beaucoup d'entre elles il y a cet espoir qui ne peut que les rendre malheureuses à long terme...

@Sophie: j'avais envie que pour une fois on ne diabolise pas ces femmes cachées qui finalement ont sans doute elles aussi leur légitimité, finalement...

@Pakita: Meuh non ce n'est pas de la morale :)
Au contraire, c'est intéressant d'avoir plusieurs points de vue.
Tu sais je crois qu'un homme qui "va voir ailleurs" ne vit pas forcément un désamour pour sa légitime. Je crois que parfois il veut ajouter du piment en sortant de son quotidien. Le mieux serait qu'il utilise son imagination pour le pimenter avec sa femme!
Bienvenue ici en tout cas Pakita, tu reviens quand tu veux!

@Dé: Bienvenue ici, Dé!
Je comprends ton opinion qui est juste sur bien des points, ou en tout cas la majorité du temps. Je pense cependant qu'il existe des "maîtresses" qui ne croient aucunement être la favorite, qui ont au contraire une grande lucidité quant à ce qu'elles représentent,comme il y a des hommes qui tout simplement aiment deux femmes d'un amour sincère.
Merci pour le fort beau texte de Madeleine Chapsal.
Tu reviens quand tu veux ;-)

lolabebop a dit…

@Charles: Désolée il y a des fautes de frappes dans mon commentaire précédent, je vais me soigner et ne recommencerai plus ;-)

charles a dit…

pas de soucis... j'en fais aussi... et surtout avec mon téléphone...

liza a dit…

Je ne savais pas qu'on appelait ces femmes des backstreet girls... Par contre, je connaissais très bien les backstreet boys, boys band de mon adolescence !